9 novembre 2022
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Le chantier de démolition de l’immeuble n°12 rue du docteur Brésard a débuté.
Action symbolique dans le déploiement du Nouveau Programme National de Rénovation Urbaine (NPNRU) sur le quartier Albatros, le chantier de démolition de l’immeuble n°12 rue du docteur Brésard a débuté.
Les premiers signes du démarrage des travaux de démolition sont visibles dans le quartier depuis le début du mois d’octobre autour de l’immeuble n°12 de la rue du docteur Brésard à Guéret. L’installation du chantier et des différents éléments de protection requis marque l’ouverture d’une période opérationnelle de plusieurs mois jusqu’à la démolition elle-même qui se déroulera le 14 mai 2023 par le procédé de foudroyage ou dit « d’effondrement sur lui-même ».
Réaménager l’habitat, les espaces partagés et développer les fonctions économiques et sociales de L’Albatros
Ce projet, que l’Etat finance à hauteur de 2 millions d’€ et Creusalis à concurrence de 900 000 €, s’inscrit dans le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU) dont l’ambition est de transformer en profondeur le quartier dit de L’Albatros de la ville de Guéret, grâce à la réhabilitation d’une partie de ses logements sociaux, de ses espaces partagés, mais également en développant l’ensemble de ses fonctions économiques et sociales. On compte ainsi plusieurs projets phares comme l’aménagement et la résidentialisation des pieds d’immeubles, la sécurisation et la création de cheminements doux, l’implantation du Tiers-Lieux La Quincaillerie au cœur du quartier prioritaire, ou encore la réhabilitation de 181 logements sur l’îlot Charles de Gaulle qui s’achève d’ailleurs ce mois-ci. La démolition de l’immeuble N°12 de la rue du Docteur Brésard va permettre d’ouvrir le quartier en aménageant de nouveaux espaces et de résidentialiser l’îlot formé par les trois immeubles restants.
Des expertises multiples mobilisées depuis plusieurs mois
La démolition de l’immeuble n°12 rue du Docteur Brésard est une opération de grande envergure et complexe qui mobilise depuis plusieurs mois, déjà, nombre d’expertises et de compétences professionnelles, techniques, financières et sociales.
Cette opération unique et sans précédent dans l’histoire de l’Office Public de l’Habitat de la Creuse fait appel à l’ensemble des compétences professionnelles réunies au sein de Creusalis.
La Ville de Guéret, la Communauté d’Agglomération du Grand Guéret et l’Etat, entre autres, se sont également mobilisés pour accompagner le processus depuis son initiation, par leur présence aux comités de pilotage technique, leur contribution en matière de communication, la mobilisation des services administratifs et techniques respectifs pour l’organisation du chantier et son intégration dans le milieu urbain.
La Police Nationale, du SDIS 23 et de la SNCF auront également un rôle très important pour accompagner Creusalis dans l’organisation de la journée de la démolition.
La technique au cœur du sujet
Des entreprises spécialisées
L’entité Ginger Deleo, installée en région parisienne, est un pôle d’ingénierie du démantèlement et de la déconstruction, unique en France et assure la maîtrise d’œuvre de l’opération de déconstruction de l’immeuble. Ginger Deleo constitue l’une des structures les plus importantes dans l’ingénierie de désamiantage / déconstruction / démantèlement / gestion du risque radiologique, avec un effectif spécialisé de plus de 60 personnes. Les équipes justifient de formations d’horizons variés et d’expériences conséquentes en matière de maîtrise d’œuvre de déconstruction et désamiantage et sont formées à la prévention des risques liés à l’amiante.
La société Melchiorre Démolition installée en Ile de France est un des leaders français spécialisé en travaux de démolition depuis 1960.
Elle intervient en matière de réaménagement urbain et industriel.
Dans le domaine de la démolition urbaine, le savoir-faire de Melchiorre est reconnu par la mise en œuvre de compétences internes et de moyens matériels des plus performants, qui permettent de répondre aux problématiques des milieux urbains, y compris les plus complexes.
Melchiorre est depuis de nombreuses années l’un des leaders français de la démolition par dynamitage en site urbain.
Pour cette opération de démolition, la société Melchiorre intervient en groupement avec l’entreprise Avenir Déconstruction, l’une des principales entreprises de France, spécialisée dans la déconstruction, le désamiantage et la dépollution de bâtiments industriels et de logements sociaux ; l’entreprise D’B Centre, spécialisée dans la démolition, la dépollution (amiante et plomb) et le recyclage de matériaux ; et l’entreprise Amiantech, entreprise spécialisée dans le désamiantage, le déplombage, le curage et la déconstruction.
Enfin, c’est l’agence événementiel limougeaude Missaé qui a été retenue pour assurer le recensement des habitants du périmètre de sécurité et organiser leur évacuation le jour J.
La méthode retenue : une démolition par foudroyage
Démolir un immeuble d’une telle hauteur nécessite une approche organisationnelle et technique pointue, d’autant plus lorsqu’il est situé dans un milieu urbain du niveau de densité du quartier de Brésard.
La méthode de démolition retenue a été choisie entre deux scénarii possibles, après avoir mené une analyse fine du contexte du site et mis en évidence les avantages et les inconvénients des deux solutions.
Deux options se présentaient pour procéder à la démolition de l’immeuble :
- La démolition mécanique ou « grignotage », qui consiste à découper le bâtiment morceau par morceau à l’aide de puissants engins de chantier,
- La technique du foudroyage intégral, qui s’appuie sur l’utilisation d’explosifs.
La solution du foudroyage a été retenue.
Ce procédé est généralement réservé aux structures de grande hauteur et/ou présentant des caractéristiques particulières (sections ne pouvant être découpées par des outils de pelles hydrauliques, éléments suspendus…). La technique d’abattage la plus courante consiste en l’utilisation d’explosifs : après affaiblissement de certains murs voiles porteurs sur différents niveaux, les éléments porteurs conservés sont forés puis minés et mis à feu de sorte à provoquer la cinématique de chute souhaitée, dans ce cas, un effondrement de la structure sur elle-même, par minage régulier des étages.
Ce choix permet de réduire considérablement la période de nuisances pour le voisinage, en matière de bruits, poussières et vibrations.
Là où la technique de démolition mécanique implique une durée de chantier particulièrement longue par l’utilisation d’engins lourds et consommateurs de carburant, le foudroyage permet de concentrer les nuisances sur le jour du “tir” et, dans une moindre mesure, sur les 2 mois qui suivent pour évacuer les gravats.
Les nuisances sont également réduites pour ce qui concerne le fonctionnement et la vie du quartier. La démolition par foudroyage nécessite l’évacuation de la population du périmètre de sécurité sur une seule journée ciblée, celle du tir des explosifs, mais elle n’impose pas l’évacuation des tours voisines pour plusieurs jours pendant les travaux, ni la modification des voies d’accès au quartier, selon les phases d’avancement du chantier.
Autre avantage, et non des moindres, la déconstruction par foudroyage est beaucoup moins gourmande en eau. Le grignotage implique, en effet, d’arroser le chantier pendant plusieurs mois afin de limiter les nuisances liées aux poussières et à l’utilisation de gros engins pendant toute la durée du chantier.
10 mois de chantier pour donner un nouveau visage au quartier
Une telle opération requiert de nombreux préparatifs techniques, diagnostics et expertises avant de pouvoir envisager sa réalisation.
En préalable de la phase de démolition à proprement parler, des travaux de pré-curage du bâtiment ont d’ores et déjà été réalisés, ils se poursuivent maintenant par une longue mais indispensable étape destinée au désamiantage du site qui s’étalera jusqu’à fin janvier 2023.
A compter du mois de février, la phase de démolition s’enclenchera, par un travail d’affaiblissement d’éléments porteurs ciblés qui seront ensuite forés puis minés par des explosifs.
Au-delà de la démolition de l’immeuble, le 14 mai prochain, une étape finale d’évacuation des gravats, de nettoyage et de remise en état du site puis de repli des installations de chantier portera le calendrier au 30 juin 2023.
Réaliser l’opération en toute sécurité
Le périmètre de sécurité autour de l’immeuble
Pendant ces mois de travaux préparatoires, des interventions professionnelles d’un autre ordre sont essentielles au bon déroulement de l’opération.
En effet, un périmètre de protection d’environ 200 mètres a été délimité autour du n°12 Brésard. Par sécurité, il doit obligatoirement être vide de tout résidant et de tout véhicule avant que le tir ne puisse être déclenché par l’entreprise le dimanche 14 mai en fin de matinée.
Recenser et évacuer les habitants du secteur le jour de la démolition
Un recensement précis de la population du secteur sera ainsi effectué durant le mois de janvier 2023 pour préparer l’évacuation des habitants le jour du tir.
Pour les raisons de sécurité que chacun peut comprendre, ce recensement est rendu obligatoire pour tous les habitants du secteur.
Chaque personne sera identifiée par l’entreprise Missaé, missionnée par Creusalis, qui s’assurera que chacun dispose d’une solution satisfaisante d’accueil dans sa famille ou chez des amis, pour libérer son logement le jour du tir. Dans le cas contraire, les habitants se verront proposer un lieu d’accueil public pour la journée. Le jour même, au cours de l’après-midi, après la démolition de l’immeuble, la population pourra regagner son domicile.
Une communication spécifique autour du recensement de la population du secteur sera faite au début du mois de décembre aux habitants concernés.
Le référé préventif pour les constructions les plus proches
Pour les constructions existantes les plus proches de l’immeuble voué à la démolition, un périmètre de référé préventif d’environ 60 mètres a été activé.
Le référé préventif aura pour objectif de faire désigner un expert judiciaire avant le commencement des travaux de démolition et dont la mission se poursuivra jusqu’à l’achèvement des travaux.
Les objectifs de cette expertise supplémentaire sont pluriels :
dresser le constat des constructions voisines du chantier avant le commencement des travaux,
obtenir le rapport d’un tiers indépendant favorisant le règlement amiable d’éventuels litiges,
recueillir les observations techniques de l’expert relatives à la spécificité de l’environnement du chantier afin de réduire les nuisances, s’il y a lieu,
entamer un dialogue entre les intervenants du chantier, les voisins, et les acteurs publics.
Les propriétaires des bâtiments concernés sont donc conviés à une rencontre d’expertise préventive d’ores et déjà prévue à la fin du mois de novembre.